Construire un projet agricole peut être un parcours laborieux, au cours duquel il faut tenir compte de multiples aspects. En ce sens, le dispositif national de préparation à l’installation et les autres dispositifs proposés par les réseaux associatifs sur les territoires sont complémentaires, permettant à chaque porteur de projet d’emprunter différentes voies, selon ses besoins. 

Léa à l’atelier boulangerie. © Eléonore Henry de Frahan.

Un parcours à la carte, des dispositifs complémentaires

Joannes Boulon a démarré son parcours d’installation en se rapprochant de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, notamment pour des questions d’ordre administratif. Mais celle-ci ne répondait pas à tous ses besoins et il a alors pu se former à la technique avec l’association Agribio, se faire un réseau avec l’ADEAR et acquérir son autonomie en termes de comptabilité avec l’AFOCG. Revenant sur son parcours, il insiste sur le fait que chacune des structures qu’il a rencontrées dans le cadre de son parcours ont leur point fort, que c’est « grâce à leur diversité qu’on peut s’y retrouver ».

Pour sa part, Nicolas Rozier met en avant le fait que les formations diplômantes sont un atout à ne pas négliger car elles ouvrent différentes portes : réseau, financement…C’est la raison pour laquelle il a passé un BPREA, qui lui a notamment permis de se former au niveau de la comptabilité. Léa Cabal Zinck a aussi passé un BPREA, pour avoir la capacité agricole et être éligible aux aides financières pour s’installer en tant que “jeune agricultrice”. Elle a également sollicité la Chambre d’agriculture et l’ADEAR de l’Aveyron, grâce auxquelles elle a pu accéder à des informations clés sur les aspects administratifs de son projet et se renseigner sur les procédures juridiques, fiscales et réglementaires associées à l’installation. 

« Il faut passer par des choses officielles et aussi par le parcours dit “alternatif” parce que ça apporte des nouvelles choses, des nouvelles visions du monde agricole, des manières de cultiver.
C’est complémentaire et il faut avancer avec ça. »

Nicolas Rozier

Différents chemins pour se former par la pratique

Avant de s’installer, l’acquisition de compétences est un incontournable. Sur ce sujet, chacun a des besoins différents : pratiques, théoriques…

La pratique permet à chaque porteur de projet agricole d’appréhender la réalité du métier, de préciser ses envies et les contours de son projet. 

Suivant cet objectif, Nicolas Rozier a fait le choix de multiplier ses expériences pratiques, en suivant notamment le programme Biofermes développé par SOL, qui comprenait plusieurs périodes d’immersion au sein de différentes fermes. Aujourd’hui, notre compagnonnage paysan a pris le pas sur la formation Biofermes, pour proposer un parcours de formation plus complet, en itinérance auprès de différents paysans-tuteurs. A la suite du programme Biofermes, Nicolas a poursuivi avec une formation en maraîchage permaculturel à la ferme du Bec Hellouin. Il a ensuite continué à pratiquer et tester ses compétences en travaillant plusieurs saisons chez des maraîchers. 

Le salariat agricole est aussi la voie que Frédéric Roger a choisie pour se former, avant de tester son projet en conditions réelles dans le cadre d’un espace-test. Pour Joris Auger, l’expérience pratique était aussi un besoin important. Après son PPP, il a décidé de se former avec Pratiques Paysannes et d’effectuer différents stages et saisons en salariat. 

Il existe différentes façons de se former par la pratique : n’hésitez pas à vous renseigner auprès des diverses structures d’accompagnement à l’installation pour trouver ce qui vous convient le mieux.

Des dispositifs pour être accompagnés administrativement et
sur ses choix économiques

Joannes Boullon, apiculteur

Par ailleurs, la formation sur des points d’ordre technico-économiques est également au coeur des préoccupations de nombreux porteurs de projet.

C’est par exemple le point sur lequel Nicolas a estimé avoir eu le plus besoin d’un accompagnement. Tout comme Vivien, Joris, et Nino, Nicolas s’est pour cela rapproché des AFOCG ; associations proposant aux porteurs de projet et paysans de se former collectivement en comptabilité et gestion, pour être plus autonomes dans la conduite de leur activité. Ils mettent en avant le gain d’autonomie perçu grâce au suivi de ces dispositifs, proposés à l’échelle locale.

En plus de son BPREA, Nicolas a suivi une formation sur un logiciel de comptabilité proposée par une AFOCG, lui permettant de faire sa comptabilité de façon ordonnée et d’évaluer la santé de son activité. Un an après son installation, il continue à être accompagné par l’AFOCG de son territoire d’installation. Vivien met également en avant le fait que l’AFOCG lui a permis d’avoir une meilleure visibilité sur les revenus réellement tirés de son activité. 

Joannes Boullon a quant à lui été suivi en parallèle par la Chambre d’agriculture de la Drôme pour les aspects administratifs et sa demande de Dotation Jeune Agriculteur.

Tous insistent sur le rôle de cet accompagnement administratif et économique, qui garantit une bonne construction de son projet et ouvre la voie à l’obtention de différentes aides et financements. Ils mettent en avant le gain d’autonomie perçu à l’aide de ces différents dispositifs, présents à l’échelle locale.