Nous avons rencontré des paysans (récemment installés) aux profils et trajectoires variées. Ils nous ont parlé de leurs motivations à s’installer, de leurs parcours à l’installation, en précisant leurs choix et en revenant sur les difficultés qu’ils ont rencontrées.
Découvrez leurs expériences et leur engagement pour une agriculture paysanne, respectueuse des humains et de l’environnement.
Un projet de vie : rupture avec le rythme citadin, quête de sens…
Pour une majorité de nouveaux paysans, porter un projet agricole est le fruit de considérations tout autant personnelles que professionnelles. Certains expriment une volonté de rupture avec leur parcours antérieur, avec le mode de vie citadin, d’autres se décident à concrétiser un projet de longue date ; les démarches sont multiples.
Nicolas Rozier, aujourd’hui maraîcher en agriculture biologique dans la Drôme, était graphiste à Paris. Pour lui, se reconvertir et développer une activité rurale, c’était se diriger vers un métier qui lui permettrait d’être en extérieur et moins statique. Il était porté par un intérêt grandissant pour l’environnement et une conscience accrue du lien entre santé et nutrition.
Désormais apiculteur, Joannes était quant à lui à la recherche d’autonomie et de liberté professionnelle. Vivien Sabot, ancien régisseur de tournées souhaitait également travailler à l’extérieur, tout en étant intégré à des dynamiques locales. Il est aujourd’hui aussi exploitant agricole et produit des fruits et légumes selon les principes de la biodynamie, en utilisant notamment l’agroforesterie.
Pour d’autres, aspirer au métier de paysan, c’était se permettre de revaloriser le sens donné à son activité professionnelle. Léa Cabal Zinck, paysanne-boulangère et ancienne enseignante-chercheuse, explique que devenir paysanne a émergé du rejet de la vie citadine, ainsi que d’une réflexion politique. Selon elle, « être paysanne c’est le lien avec la terre, avec les gens, avec l’environnement ».
Joris Auger travaillait dans le domaine du commerce international, en Irlande. Aujourd’hui maraîcher, il était quant à lui motivé par l’importance de la production agricole dans nos sociétés.
Enfin, Nino Fillos, ancien ingénieur du son, a décidé de changer de métier à l’issue de différents travaux effectués dans une ferme, au cours desquels l’élément déclencheur a été de trouver du plaisir dans ses différentes activités.
Si les motivations qu’ils ont exprimées peuvent se ressembler et se recouper, les voies pour devenir paysan sont multiples et aussi variées que les besoins de chacun.
« Être paysan c’est un projet de vie,
ma façon de vivre »
Nino Fillos